Dans cette réserve naturelle où l’homme et la nature font bon ménage…
Des espèces diverses et variées d’oiseaux nicheurs et migrateurs, de robustes et charmants chevaux Tarpans, des poissons, des batraciens, des insectes, etc. Une cohabitation installant un certain équilibre. Tout cela avec l’aide de bénévoles passionnés.
Jean-Marc Laurent, conservateur de la réserve naturelle de Labuissière, nous explique le fonctionnement de cet endroit luxuriant et sauvage.
Un site naturel préservé
D’une superficie de 75 hectares la réserve naturelle de Labuissière fait partie d’un ensemble plus vaste : la réserve naturelle de la Haute-Sambre Natagora, installée au confluent des rivières de la Thure, de la Hantes et de la Sambre. Véritable mosaïque de milieux humides, elle mêle étangs, fossés et rivières. À l’origine, c’étaient des prairies humides, asséchées par des canaux de drainage, puis à nouveau inondés lors des travaux d’aménagement de la Sambre pour la navigation.
« Notre objectif principal est de protéger ce milieu naturel, mais aussi et surtout d’assurer sa pérennité et sa tranquillité. Cette zone marécageuse attire et favorise une faune et une flore très variées. Si l’on veut apercevoir nos oiseaux nicheurs et migrateurs, nos papillons, nos batraciens, ou encore nos chevaux Tarpans, il faut vraiment se faire le plus discret possible. Comme le site de Labuissière est le seul accessible au public, on insiste vraiment sur le fait que les gens s’y baladent uniquement en petits groupes à pas feutrés. Les chiens seront tenus en laisse afin de protéger les jeunes faons et autres animaux. »
Le long du halage, la promenade de l’éclusier entre Labuissère et Merbes-le-Château vous permet d’apprécier cette partie de la Sambre dont les zones marécageuses sont classées Natura 2000. Outre son charmant patrimoine comme son église Saint-Martin, ou encore la ferme de l’abbaye, il vous est loisible de vous ressourcer en côtoyant ce magnifique site remarquable de prairies humides. Quelques observatoires sont disséminés afin de se poser et prendre le temps d’observer le paysage.
Une faune et une flore d’une richesse inouïe
Pas mal d’espèces d’oiseaux comme le Héron cendré, la Grande Aigrette, la Sarcelle d’hiver, ou encore des batraciens, des libellules, des papillons, etc. cohabitent dans cet écrin de verdure. « Ils affectionnent particulièrement les bois, les prairies humides et les marécages. Autre exemple, la faune piscicole s’en trouve avantagée au niveau de sa reproduction qui est davantage facilitée en milieux réchauffés dans de larges frayères peu profondes. »
La réserve naturelle de Labuissière accueille aussi des Tarpans, petits chevaux sauvages très vigoureux. « C’est un cheval qui supporte des températures pouvant aller jusqu’à 30 degrés. Autre avantage non négligeable : ils tracent des sentiers dans tous sens, créent des clairières, des ouvertures, etc. C’est par exemple très utile pour certains oiseaux qui peuvent ainsi descendre sur des sols nus. Bien qu’ils se nourrissent en priorité d’herbes, de joncs, ou encore de roseaux et autres plantes aquatiques, les Tarpans mangent aussi en hiver des branches, des bourgeons et des écorces riches en sels minéraux. Cela permet de limiter cette végétation envahissante ».
Des animaux… et des hommes
Outre cette biodiversité conférant une certaine harmonie à la réserve, il est possible de s’y investir personnellement. Couper des arbustes envahissants, nettoyer des mares, monter des clôtures, faucher certaines prairies sauvages, etc. C’est peu dire qu’il y a du boulot ! « Et puis surtout, il n’y a pas que des naturalistes qui sont bénévoles... Ce sont des volontaires de toutes origines professionnelles, et qui apprécient, en toute convivialité, de se retrouver en petits groupes avec comme objectif commun la protection de la nature. »
Des guides sont disponibles pour des visites guidées intimistes. « Ce sont de véritables passionnés. Certains sont spécialisés dans le domaine des oiseaux, d’autres dans les libellules, ou encore dans le secteur des plantes sauvages… Ils essaient également de sensibiliser les gens à la quiétude et la préservation de ce lieu qui nous est cher… »